Stupide roux. Stupide foutu roux qui ne comprenait rien à rien. Stupide lui, qui n’arrivait pas à se contrôlait et partait en vrille pour un rien. Encore une fois, il s’était disputé avec Leif, mais cette fois il s’enfuyait rapidement de chez Leif. Au départ il avait pensé s’enfermer juste chez lui histoire que personne ne vienne le déranger, mais il sentait qu’il avait besoin de se transformer. Il était en train de péter un câble, pas forcément de façon dangereuse, mais il avait besoin de se défouler, de devenir Loup. Il s’était donc dépêché d’aller en forêt, histoire de pouvoir être seul, de pouvoir laisser aller son aura, la faire exploser de nouveau, comme quelques mois plus tôt, comme lorsqu’il avait découvert que Raphaël avait une âme sœur. Mais au final, aujourd’hui c’était plus compliqué, par ce qu’il savait qu’il n’aurait pas dû péter un plomb aussi facilement ; mais en même temps encore une fois, Leif n’écoutait pas ce qu’il disait ou plutôt en faisait ce qu’il voulait. Encore une fois, il n’apprenait pas de ses erreurs, encore une fois …. Ça finissait mal.

Arrivé à u, de ses endroits fétiches de mutation, il se déshabilla rapidement sentant rapidement son corps parcouru de démangeaisons, sentant que le contrôle de son loup, pourtant excellent, était en train de vaciller. Il était à bout. Il n’en pouvait plus de tout cela. Il n’en pouvait de ce manque de Dante. Il n’en pouvait plus de ce vide. Il n’en pouvait plus que Leif ne comprenne rien. Il n’en pouvait plus de savoir qu’il ne pourrait plus être heureux. Fenrir se foutait encore et toujours de sa gueule.
Alors il avait couru longuement pour se défouler, pour essayer de chasser ses Démons de ses pensées, mais non, l’Epée de Damoclés était toujours là. Trop présente. Dure fatalité. Le Fantôme d’Eliassen était même probablement encore plus présent sous cette forme. Nez au sol, il avait envie d’essayer de trouver sa trace. Le sentir, encore une fois. Lui, son odeur, sa présence. Mais tout ce qu’il trouvait c’était son absence. Le vide. Encore et toujours. La peur. L’abandon. Le désespoir. La déchéance.

Il avait finalement retrouvé forme humaine –s’étant rhabillé-, se collant sur le rocher de la « dernière fois » roulé en boule sur lui-même. Les yeux fermés, essayant de se calmer. L’imaginant, Lui. Lui seul. Son sauveur. La seule personne qu’il pouvait probablement accepter dans son cœur. Eliassen. Le mort, le fantôme. Le fou , le lâche, le psychopathe. Il imaginait même son rire, ses sarcasmes. « Tais-toi. Tais-toi. Tais-toi.» Mais malgré tout, il s’apaisait. Il arrivait à se donner cette impression qu’il était-là. Malgré la peur qu’il avait toujours eut envers lui. Malgré la méchanceté de l’autre Loup. Il aurait donné n’importe quoi pour lavoir, pour être encore son prisonnier. Pour être à lui, à sa merci. Et il se sentait coupable de tout cela. Il se sentait coupable de pouvoir penser ça. Il se sentait coupable que ses proches doivent subir ses baisses de moral, même s’il essayait de le cacher le mieux possible.

«Nicholas ? » il rouvrit les yeux en sentant la présence de Nora, une des filles d’Elias, et si elle était là c’est que les trois autres et leur père –ou leur oncle- n’étaient pas loin. Il cligna des yeux ; La présence de la gamine avait tendance à le calmer un peu. Il avait envie de la protéger, de la câliner. Elle comme les trois autres ; comme d’autres enfants, lui redonnaient un peu d’optimiste. Il tenta de se calmer, de refermer son aura pour pas qu’elle ait à subir sa douleur ; même si c’était déjà probablement un peu trop tard. « Qu’est-ce que tu fais là, tout seule ?» dit-il doucement en clignant des yeux, essayant de se reprendre, de faire un peu plus attention à ce qui l’entourait. La gamine le regarda un peu étrangement avant de s’avancer doucement vers lui et de le prendre dans ses bras. Il la serra à son tour avant de remarquer à quelques mètres de là Elias et les autres enfants. Il se leva prenant doucement la main de la gamine pour la ramener, un peu penaud à son Alpha. Probablement qu’Hansen aurait dû dire de ne jamais approcher un loup dans un état de nerf ; mais il n’était pas n’importe qui… même un gamine telle que Nora était plus dominante que lui.

Il n’était pas dangereux. Pour personne. C’est ce qu’il aimait croire. C’est ce qu’Elias semblait penser au premier abord.

« Rentre avec nous Nick. Reste dormir à la maison ou si tu préfères vas chez Asya.»

C’était un ordre, sans en être un. Il savait que l’un et/ou l’autre le cuisinerait pour comprendre ce qui s’était passé. Il n’imaginait juste pas les observations qu’avaient pu faire Elias jusque-là. Tveit hésita un instant sur sa réponse, il était plus proche d’Asya, beaucoup plus proche d’elle, mais en même temps … chez Elias il était chez son Alpha et avec ses adorables bambins qu’il adorait.

« Chez toi si ça te gêne pas.» dit-il doucement faiblement, essayant encore et toujours de se reprendre tandis que Lyn prenait sa main de libre, l’autre tenant toujours la menotte de Nora.

La soirée serait longue, il le savait, par ce qu’il ne voyait pas comment expliquer ce qui s’était passé à Elias : pas besoin de lui mentir, il sentait le roux et Hansen n’était pas stupide, il avait déjà dû comprendre que Leif était dans le coup… Alors il devait essayer de tout lui rappeler, de tout lui rapporter le plus fidèlement possible. Essayer, probablement du faire du mot pour mot, pour ce qu’il s’en rappelait histoire d’être le plus fidèle possible.