Derrière la haine se cache toujours un fort mauvais jour... Rien ne me prédestinait à détester les loups. J’ai toujours su qu’il existaient. On m’enseignait même chaque jour à les aimer et à les servir... Mes parents, ma soeur et moi-même formions une petite famille de protecteurs nichée dans les Lofoten. Discrets, inconnus, sans histoire.  Ils protégeaient une meute au pelage noir comme la nuit, car il y a plus d’un siècle, ce clan avait recueilli une orpheline et l’avait élevée comme l’une des leurs. Mon ancêtre se souvint de cette dette et promit que ses descendants protégeraient la meute et leurs secrets, même les plus sombres. Malheureusement, après la seconde guerre mondiale, une nouvelle famille accéda à la tête du clan. Si les Andersen accomplissaient bien leur tâches, ils avaient comme gros défaut d’être des humains, des «créatures inférieures.» Les liens entre la meute et les protecteurs se dégrada rapidement, et les relations devinrent de plus en plus tendues.  Lors de ma génération, mon père se pliait en quatre afin de rétablir la période dorée de sa famille. Je voyais souvent des loups de la meute, car il voulait que ses filles fassent de même et tentent de rétablir l’ancien lien qui unissait le clan et les Andersen. Et ce, malgré les attitudes dédaigneuses et ingrates des loups. Je me souviens de leur Alpha. Je me souviendrais toujours de cette belle râclure, doublé d’un tel sac à merde que vous tiriez dedans ce ne serait pas du sang, mais de la chiasse qui en sortirait. Il était beau, magnétique, avec ses yeux bleus de glace, ses cheveux d’ébènes, ses lèvres rouges comme le sang et sa peau blanche comme neige. Et son sourire arrogant dont vous vous débarrasserez bien de quelques dents. Il décida un jour qu’il n’avait plus besoin de ces «humains inutiles». Il laissa une orpheline : moi. Et j’ai passé douze putain d’années à le courser pour lui faire sa peau. Au sens propre, ha, ha, ha ! D’ailleurs, vous aimez mon manteau de fourrure ? Allez, faites pas cette tête... J’déconnais, c’est du lapin. En bref, voilà pourquoi je déteste les loups : ce sont des traitres, incapables de se sentir pisser. Ce sont des bêtes et non des hommes. Et plus je l’y confrontais dans mes chasses ou dans mes espionnages, plus cela me conformait dans mon opinion. Vous voulez en savoir plus ? Nous y viendrons plus tard, les chéris, car place à l’entracte...